14 juillet 2009
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Emile avait fuit l’effervescent bouillon de la ville. Muni de sa batée, il orpaillait les alluvions aurifères de la rivière, pour en extraire les paillettes et pépites d'or. Il pensait à Alexandrine sa voisine, avec laquelle il aurait pu partager ce moment de fraîche sérénité, si les aléas de la vie avaient tourné en sa faveur. Emile se remémorait le chant 37 du Kalevala, que lui chantait sa nourrice Ougro-finnoise. Ce fameux chant mythologique, où, Ilmarinen le forgeron, en souvenir de sa défunte femme, se fabriqua une femme en or massif, d’une douceur et d’une sensualité exquises, qui hélas, demeura inerte et ne remplaça jamais l’originale. C’est dans ce fameux chant que, Väinämöinen met en garde la jeunesse de ne pas s'avilir devant l'or. Aussi, Emile offrira l’or récolté, à la belle Alexandrine, en guise de présent, faute d’avoir le talent d’Ilmarinen, capable de forger toute sorte d’objet et notamment une femme d'argent, pour son ami Ukko, trop affairé, pour se chercher une épouse. Soudain, un liseré de paillettes doré, brilla dans son assiette, il se releva en poussant un cri, son dos douloureux courbé et rôti par le soleil avait été la cible de taons voraces et virulents qui lui firent lâcher sa batée, à son grand désarroi.