25 février 2010
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L’animal au regard glauque, le fixait intensément. Un brusque coup de frein de l’autobus, colla Émile, nez à nez, avec le renard plat, cadavre éventré en son milieu, d’où pendait une queue velue aux poils drus, lové autour d’un cou fragile et âgé. Fut-ce l’odeur du parfum de synthèse, la naphtaline ou l’odeur de vieux placard, qui taquina les récepteurs olfactifs d’Émile? Quoi qu’il en fut, un réflexe cortical, provoqué par un mouvement convulsif des muscles expirateurs, provoqua une série d’ éternuements violents qui aspergèrent, contre son gré, la vieille dame distinguée. Fustigé du regard, par celle-ci et par le renard mort, Émile confus, balbutia ses misérables excuses nasales, dans le plus grand embarras, en tendant son mouchoir.