26 novembre 2008
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Emile voulait sentir bon. Il voulait un parfum qui lui soit propre, un parfum original, élaboré par ses soins. Muni d'un alambic, acheté sur E-bay, il extirpa quelques gouttes d' huiles essentielles de romarin, de thym, de farigoulette, de basilic, de peau de citron vert, d'écorce de mandarine corse, qu'il mélangea à un peu d'alcool non dénaturé, de musc et d'huile de jojoba , dans un flacon en verre teinté. Il testa plusieurs fois « son parfum » sur son épiderme, avant de trouver le dosage qui convenait le mieux à sa peau de pêche. Il sortit de chez lui tout guilleret, son nouveau parfum lui donnait des allures d‘Hidalgo, il se sentait bien dans sa peau. Des mots, tels que barbecue, poulet rôti cramé, herbes de Provence avariées, émanaient des chuchotements de femmes agglutinées au fond de l'autobus. Il ne fit aucun rapprochement et fut heureux de trouver une place assise, à cette heure de pointe avancée.
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Quelle misère, j'vous jure